CE PETIT CHEMIN.......
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Direction un petit chemin de campagne, au bout du monde (mais toujours en Corse, hein ? 😉) où seuls les sangliers osent s'aventurer, loin du tumulte de la civilisation.... Ici, le silence règne en maitre, toute trace d'activité humaine semblant s'être retirée depuis...au moins 25 ans, à en juger par le contexte qui m"attend..
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La première voiture à se présenter à moi est une brave 4-pattes. Divers détails esthétiques permettent de définir qu'il s'agit d'une "dernière série", produite entre 1958 et 1961...
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Au printemps.....
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...et en hiver, légèrement saupoudrée de neige....
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Elle passe une retraite heureuse dans ce coin tranquille, avec quelques amies...
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...dont cette PEUGEOT 203. Une FIAT 500 est vautrée à ses côtés. Je la surprends en pleine sieste...
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Cette 203 surveille la 4CV avec une autre lionne....
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Il s'agit d'une 504, vendue neuve dans les Bouches du Rhône, d'après le numéro "WW 13" encore visible... La voici en hiver, le coffre tapissé de poudreuse.....
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....et en été
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Chemin faisant, je m'enfonce davantage dans le maquis.. A cet endroit, il est tellement épais que j'ai failli rater cette Estafette....
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Laissant cette Estafette à ses rêves boisés, je poursuis mon exploration...
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Un Citroën Type H à double pare-brise ! Malheureusement, on dirait que le fer à cheval sur sa calandre ne lui a pas porté chance...
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Je me mets à la recherche du reste du fourgon...
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Ah ! Le voilà ! Il n'était pas bien loin....
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Il s'agit d'in type H assez ancien mais, à ce stade, difficile de le dater avec précision...Les flèches de direction ayant disparu en 1962, il est donc antérieur... En suivant la flèche, je pénêtre à l'intérieur....
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Diable ! On y voit comme en plein jour ! . Il est adossé à un énorme rocher, largement plus haut que lui.... D'une main, je glisse l'APN afin de savoir s'il possède toujours sa plaque d'immatriculation arrière....
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Bingo ! Je découvre un 97 AA 20 que je date de 1958 !
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Après une dernière photo, je décide de laisser ce type H tranquille....
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Remontant sur le chemin, je continue mon exploration. 50 mètres plus loin, une forme intéressante m'interpelle, vautrée au milieu des chènes et des arbousiers...
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Pas de doute, c'est une CITROEN Rosalie, en version commerciale... Sans doute une ancienne voiture de transport...
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Elle semble d'ailleurs attendre les voyageurs, porte-bagages déployé...
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Combien de voyageurs a-t-elle transporté, au cours de sa vie de labeur ? Combien de fois est-elle descendue à la ville à l'arrivée du vapeur pour embarquer passagers, bagages et animaux et repartir à l'assaut des routes sinueuses de la montagne Corse ?
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Elle a désormais l'éternité devant elle pour se remémorer sa vie active, blottie au fond des bois, loin, très loin du monde moderne. Après une dernière photo, je décide de la laisser tranquille....
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...et de prendre, à regrets, le chemin du retour. Je salue une dernière fois ses voisines en souhaitant qu'on leur fiche la paix le plus longtemps possible.
Contexte identique pour la série suivante : parti à la recherche d'une épave, j'en ai trouvé....12 autres le long d'un sentier, dans la campagne...
La première était vraiment cachée sous les chênes et les arbousiers... Il fallait ouvrir l’œil pour débusquer cette Estafette RENAULT effondrée....
Reprenant le chemin, j'arrive sur une zone "à découvert". Un OM Tittano se présente à moi...
Immatriculé en Sardaigne, il est venu travailler en Corse, est certainement tombé en panne et est demeuré sur place...
Toujours sur ce chemin qui serpente dans la campagne, me revoici sous les arbres... Un peu d'ombre est bienvenue, en ces périodes de canicule....
Une carcasse bien déformée m'attend dans un buisson... Je reconnais sans peine une RENAULT 4 F4...mais elle a souffert...
Elle voisine avec une épave retournée.... La grille sous la jupe avant est caractéristique d'une CITROEN CX 1ère série....
Laissant cette CX contempler le ciel, je reprends l'exploration de ce sentier. La végétation devient d'un coup plus dense et je débouche rapidement sur un cul-de-sac.
Avant de rebrousser chemin, je jette machinalement un coup d'oeil aux alentours, sur la pointe des pieds, en projetant mon regard au dessus des broussailles tapissant le sol sous les pins maritimes.... C'est à ce moment que j'aperçois "un truc rouillé", droit devant.... Je décide de m'approcher....
En me hissant sur la pointe des pieds, c'est une silhouette familière qui m'apparait...
C'est en me rapprochant de cette deuche que je m'aperçois qu'elle n'est pas seule... J'avais annoncé 13 véhicules, le long de ce chemin... 4 sont dispersés sur environ 500 mètres (l'Estafette, l'OM, la F4 et la CX). Les 9 autres ont eu la bonne idée de se regrouper, afin d'épargner une fatigue supplémentaire au chasseur, déjà éprouvé par la chaleur... 3 Renault, 3 Peugeot, 3 Citroën, qui passent leur retraite en papotant sous les pins....
Dans la foule, je remarque ce Type H, curieusement équipé de phares de tracteur Renault...ainsi que d'une échelle, à l'arrière...
3 Dauphines peuplent également l'endroit, dont une Ondine rouge....
La deuxième est une version "basique", qui côtoie une berline PEUGEOT 403
Midi approchant, le type H, ayant grand faim, semble se délecter d'une salade d'épineux...
La troisième Dauphine est une version "Export", reconnaissable, entre autres, à ses phares de plus grand diamètre...
Quant aux 2 plateaux 403, ils dorment côte à côte mais pas dans le même sens....
La dernière épave reposant le long de ce chemin est la plus dégradée de toutes.... Pauvre Méhari !!!
Revue de troupe....
Dernière rafale et je quitte cet endroit oublié de tous (sauf de moi......)
Le long du petit chemin suivant sommeillent une quinzaine de véhicules (14 exactement) .
D'abord, le contexte : une piste qui part de la Départementale, sur 3 kilomètres, direction un village abandonné.
Après 200 mètres d’ascension (à pieds...), un ravin (déjà présenté).
Au bout de la piste, des maisons sur des terrains qui recèlent tous des voitures (déjà présenté)
A mi-chemin, un "plateau", duquel s'échappe sur la gauche un sentier qui redescend jusqu'au torrent, perpendiculaire à la piste principale.
Je vais y trouver quelques véhicules assez dégradés, poussés au bull il y a longtemps, d'autres un peu plus intègres, d'autres enfin magnifiquement préservés, qui reposent loin de la bêtise humaine.
Je commence donc au niveau du plateau, avec un Galion assez sympa, et qui n'est pas seul...
En effet, un coup d'oeil à l'intérieur laisse entrevoir de la compagnie !
Aussi, avant d'entrer dans le détail, faisons le tour du propriétaire. Elles sont 4, autour de ce Galion, et le moins que l'on puisse dire est qu'elles ont souffert !
Je parviens tout de même à identifier sans souci 2 Dauphines et 2 Deuches, dont une AZU. Sur cette dernière, qui repose sur le côté, le travail de la rouille laisse songeur : au fil des années, l'eau a patiemment rongé le métal de la jante, qui pend désormais comme un collier autour du bras.....
Je décide de m'approcher, sous la surveillance du comité d'accueil...
Passons aux 2 dauphines. La première, datée de fin 1961, est à peine mieux conservée que l'autre...
Les 2 Deuches apparaissent unies dans une même déchéance...
Après un dernier coup d'oeil, je reprends mon exploration le long de ce chemin. Très vite, une nouvelle épave se présente.... Je reconnais tout de suite les lignes familières d'une PEUGEOT 404 break.
50 mètres plus loin, je tombe sur une SIMCA Aronde 1300 qui arbore une patine remarquable... C'est comme ça que je les aime, ces épaves....
Peu après, le chemin se rétrécit. J'arrive en plein meeting. 3 voitures m'attendent : une RENAULT 5, une CITROEN Ami 8 et une plus récente RENAULT 11, que je date de 1983....
Le chemin se rétrécit encore. Je ne le sais pas mais je vais découvrir 4 autres véhicules !
Et pour commencer, une autre Aronde. Celle-ci est une P60, en version "sport", dénommée Montlhéry
L'heure tourne et le soir commence à tomber. Je parviens à proximité du torrent, l'atmosphère s'humidifie. C'est là que m'attendent les 3 dernières habitantes des lieux à commencer par ce break PEUGEOT 504 de fin 1973
Elle voisine avec 2 RENAULT 4, une berline bien décatie et une F4 un peu plus intègre
Il commence à se faire bien tard... Un coup d'oeil aux alentours ne révèle rien d'autre... Après 2 dernières photos, je décide de rendre ces épaves à leur isolement définitif.
Le long du chemin qui suit, un petit Poucet local a semé, en guise de cailloux, des LADA Niva... Comptez-les, je m'occupe du reste....
Le n°1 est sagement garé sur le bas-côté. Il dispose même d'une petite vue sur la mer....
Le N°2 caméléonise 50 mètres plus haut...
Le N°3 git sur le point le plus élevé du chemin... C'est aussi l'épave la plus dégradée de toutes...
La quatrième épave à reposer le long de ce chemin n'est pas un LADA mais on reste dans l'esprit, avec un ARO 10 venu de Roumanie...
Le chemin se rétrécit... Au détour d'un virage, un 4ème NIVA s'offre à moi....
Je touche au but.... Après un dernier effort, je parviens au bout du chemin. où reposent les 3 derniers exemplaires de ce 4x4 rustique, qui a, peu à peu, remplacé la 4L dans nos villages....
Le 5ème Niva foncyionnait au GPL
Quant aux 2 derniers, ils tentent de se dissimuler dans la végétation mais je parviens quand même à les approcher
Tout ce beau monde repose, et pour longtemps, sous la protection d'une RENAULT 4 F4, fidèle comme un chien de troupeau....