IN RAVINO VERITAS....
Découvrons d'autres ravins, toujours aussi fournis, toujours plus loin, toujours plus bas...
Celui-ci est le théâtre d'une lutte acharnée entre 2 modèles-stars du monde épavesque insulaire : la Citroën 2cv et la Renault Dauphine. Descendons assister au combat, sous l'oeil d'un arbitre impartial, une SIMCA 9 de 1955 que l'on aperçoit depuis la route, sur la droite...
En m'approchant, je me rends compte qu'elle est plus complète qu'il n'y paraissait vue d'en haut...
Je parviens à la dater précisément......
....sans trop de difficultés... 
Bien mise en valeur, elle ferait une très originale jardinière, n'est-ce pas ? 
Une dernière photo de cet arbitre....
...et je descends assister au match !
Est-ce que vous voyez ce que je vois ? Au premier plan, une Dauphine retournée, au centre, une Deuche bleue et, sur sa gauche, une deuxième Dauphine beige ! Ca s'annonce bien !
La première Dauphine... 
Egalisation grâce à un magnifique retourné....
La deuxième, échappée sur le côté... 2 à 1 pour les Dauphines, les deuches doivent absolument réagir...
Et un troisième but pour les Dauphines, toujours sur retourné ! 3 à 1.... 
...mais les Deuches ne comptent pas se laisser faire, et plaçant une attaque foudroyante, parviennent à égaliser à 3 partout.
Progressant prudemment sur les rochers recouverts de mousse, j'atteins le fond du ravin où, surprise, m'attendent une Dauphine et une Deuche, portant le score à 4 à 4...!
Mais ce sont finalement les Deuches qui remportent ce match face aux Dauphines par 5 à 4, puisqu'une pauvre fourgonnette AZU apparait, coincée sous la berline n°4 !
Fin de la rencontre....Ce fut un match âprement disputé....
Le ravin qui va suivre, curieusement, je n'y suis pas descendu mais.... monté ! Les autos ont été jetées dans un tournant d'une piste qui rejoint la plage et la route qui serpente, repasse sous le premier virage. Les voitures ayant dégringolé, sont aujourd"hui plus proches d'en bas que d'en haut....
La première à se présenter est une avant-guerre bien détériorée....
Aucun doute, la vue du moteur confirme ce que je pensais : c'est une Peugeot 201 !
Laissant cette 201 à son triste sort, je reprends mon ascension. La nature devient subitement plus agressive...
A la faveur d'un léger nettoyage, les lignes acérées qui se dressent devant moi annoncent, sans aucun doute possible, une FORD Anglia !
Je m'aperçois également qu'elle a de la compagnie....
...à commencer par une pauvre Opel Rekord C toute retournée...
Une Simca 1000, une Renault Dauphine et un break Simca 1300 !
Plus moyen de progesser dans ce maquis d'épineux.... Je grimpe encore un peu pour apercevoir le break SIMCA.... Me voici au dessus de l'Anglia...
La Simca m'apparait mais je ne pourrai m'en approcher davantage.
Ce break est le dernier habitant de ce ravin. Avant de me retirer, le tente une approche par l'arrière...
... puis je laisse ces reliques profiter des derniers rayons de soleil de l'automne Corse finissant...
Voici à présent un ravin coincé entre une route de montagne et un torrent. Je l'avais visité une première fois au mois d'août mais la végétation trop dense ne permettait pas d'apprécier la position des voitures ni de les détailler..... L'hiver est vraiment LA saison de la chasse aux épaves ! D'ailleurs, j'ai découvert sur le site une épave supplémentaire, invisible en été...
Postée juste au bord de la route, une RENAULT 4CV semble hésiter à descendre. Elle est bien détériorée mais a conservé sa plaque et son numéro 307 T 20 la date de 1956 !
Le regard fixe, elle semble contempler ses sœurs d'infortune qui gisent un peu plus bas... Peut-être aimerait-elle descendre les rejoindre, histoire de se sentir moins seule ?
RENAULT Floride et Deuche
Laissant ces 2 voisines converser tranquillement, je reprends la descente... Plus bas, derrière la Deuche, une forme torturée se devine sous les arbres....
Une deuxième Deuche ! Celle-ci est (fut) une fourgonnette AZU....
Restons chez Citroën, avec cette AMI 6 break qui a bien souffert, elle aussi.... Invisible en été, recouverte de végétation, elle se dévoile pudiquement l'hiver venu....
Me voici parvenu au fond du ravin, en bordure du petit torrent, bien actif en février mais complètement à sec en été... 2 épaves peuplent l'endroit.
La première est une Panhard PL 17 1961/62 qui prend bien soin de rester au sec....
3 ans et demi séparent ces photos été/hiver
Le temps d'enfiler une paire de palmes et je descends voir la dernière habitante des lieux.....
Une pauvre PEUGEOT 204 qui a subi la "double peine", entre la chute brutale et les ravages de l'eau du torrent dans laquelle elle baigne depuis le milieu des années 80...
La première photo ci-dessous a été prise en été.... Impossible de la refaire sous le même angle en hiver, sous peine d'être emporté par les flots.....
Deux dernières photos été/hiver et je rends ces épaves à leur contexte....humide !
Le ravin suivant est assez peu profond : les épaves les moins anciennes végètent sur le bord du chemin... Seules 3 ou 4 ont retenu mon attention. En revanche, un coup d’œil en contrebas m'a incité à revenir mieux équipé pour descendre découvrir les voitures les plus intéressantes....
En surface, donc, au milieu d'une flopée de voitures modernes, je n'ai retenu que 3 RENAULT, une CITROEN et une PEUGEOT....
Première RENAULT, une pauvre 6, certainement vaincue à coup de bulldozer
Dans la même famille, les 2 extrémités de la gamme, avec une 4L perchée sur une 30 TX Automatic, haut-de-gamme absolu de la marque au début des années 80....
A leur côté, une pauvre CITROEN GS cache son regard...
Une PEUGEOT 504 pick-up lui tient compagnie.
La nuit tombant vite en hiver, je décide de revenir au printemps, avec l'équipement adéquat pour descendre visiter le ravin. Me revoici donc sur place 3 mois plus tard. Elles sont toujours là ! Je reprends l'exploration là où je m'étais arrêté et je passe derrière la 504...
Cette 504 a pour voisin un membre de la famille, en l’occurrence un break 204 de 1969 bien cambré...
A ses côtés, une berline un peu plus intègre. Je reconnais sans peine l'allure générale d'une Japonaise des années 70, peut-être une Mazda mais à ce stade, j'ai un doute sur le modèle...
C'est sur l'aile arrière que je trouverai la clé de l’énigme : une 616 de la fin des années 70, un modèle bien rare aujourd'hui !
A proximité, je tombe sur une FORD Taunus 17M P3, en version TS 2 portes
Compagne d’infortune de cette Taunus, une AMI 6 break git, complètement explosée, à ses côtés. Elle a conservé son numéro d'immatriculation de 1966
Sur la droite m'apparait un amoncellement de carcasses, dans lequel les châssis de 4L et de 2CV pullulent mais où surnagent quand même quelques voitures dignes d'intérêt, à commencer par une RENAULT 12 sur un arbre perché.
Je retrouve également une CX dont j'avais aperçu la partie arrière en arrivant, le long du chemin, ....
Si je me fie à son immatriculation, cette CX a circulé dans les années 2000.
Restons chez les chevrons, avec une pauvre Ami 8...
Laquelle a pour voisine immédiate une petite RENAULT 4CV bien décatie...
Le passage derrière une RENAULT 14 me permettra.....
....de descendre visiter la dernière habitante des lieux, une Dauphine un peu moins détériorée que ses compagnes.
Direction à présent un endroit connu depuis toujours mais où la végétation empêchait toute exploration.
En mai 2010, j'apercevais 2 morceaux de 403 depuis la route, laissant espérer la présence d'autres véhicules...
Un incendie ayant parcouru l'endroit en 2017, j'y suis retourné récemment.
Les 403 sont toujours là mais j'ai pu, cette fois, descendre bien plus bas, ce qui m'a permis de découvrir 2 choses encore plus intéressantes..... Suivez-moi....
Bon, plus grand chose à tirer de ces 403.... j'attaque la descente !
J'arrive par l'arrière sur un tas de tôles ressemblant peut-être à ce que fut jadis un véhicule, mais il va falloir le contourner pour en avoir le cœur net....
Allons-y ! Je le contourne par la droite. La silhouette apparait peu à peu. Visiblement, il s'agit d'un utilitaire, à en juger par la partie arrière tôlée....
c'est au prix de quelques acrobaties que je parviens enfin sur l'avant de la machine, nettement mieux conservé que l'arrière....
Il faudra néanmoins que je m'approche du logo pour découvrir la marque de cet utilitaire...
Une FIAT ! Probablement une 1100 Elr... Produit entre 1937 et 1953, le modèle a remplacé la 508 dans la généalogie de la marque...
L'abandonnant à ses rêves brûlés...
...je jette un oeil dans les environs. 2 4L gisent un peu plus bas, complètement écrasées, offrant peu d'intérêt.
C'est alors que j'aperçois une forme familière, blottie contre un talus...
Une Traction ! C'est la 58ème que je trouve ! Celle-ci fut une 11 BL à malle bombée... Mais elle a bien souffert....
Un dernier effort et je parviens à la contourner par l'arrière. Depuis quand repose-t-elle dans ce ravin ? les années 60 ? Les années 70 ? Quelle fut sa vie d'avant dans ces montagnes Corses zébrées de routes improbables ? Pourquoi a-t-elle fini ici ? Autant de questions qui, une fois de plus, resteront hélas sans réponse.... Dans le village le plus proche, peut-être reste-t-il des descendants de son propriétaire, mais ils ignorent probablement qu'à cet endroit, un objet désormais inanimé (et rouillé) les rattache à leur aïeul.....
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