Edito...gens que c'est la même chose
Ce matin, 14 juin 2018, je découvre un article dans Corse-Matin, tout à la gloire des épaves marines qui longent les côtes Corses.
Découvrir, explorer, dater, identifier, remonter l'histoire, essayer de comprendre pourquoi et comment elles sont arrivées là,... Ce passionnant travail d’archéologie est généralement salué par les scientifiques, les historiens et le grand public (dont je fais partie)
Des épaves au fond des mers, il y en a autant, voire plus, que des voitures en surface mais curieusement, l'intérêt qu'elles suscitent n'est pas le même selon qu'elles sont immergées ou pas...
Le moindre navire échoué, quels que soient sa taille et son âge, sera considéré comme une découverte patrimoniale ou historique majeure et, de surcroit, tout le monde se réjouira d'offrir, à si bon prix, un récif artificiel à une faune sous-marine qui ne demande rien....
Certes, lorsqu'une catastrophe du type Amoco Cadiz survient, nous nous émouvons mais d'abord parce que les terres en surface sont souillées et que les conséquences ont un impact immédiat sur notre vie quotidienne et notre environnement familier.
Mais qui se soucie des poissons ? Qui a fait une étude sérieuse sur les causes de la mutation génétique de cette faune qui, avec l'avènement de l'ère industrielle, avale des tonnes de résidus de substances mortelles s'échappant depuis tout ce temps de ces épaves immergées ?
Les épaves automobiles, elles ne bénéficient pas d'une telle mansuétude... Si la Corse peut apparaitre comme l'un des derniers sanctuaires en Europe dans lequel elles reposent en liberté, les choses bougent ici aussi, et certains endroits que je visitais il y a 10 ans ne sont plus aujourd'hui que souvenir. Seules les photos témoignent de leur passage sur terre....
Tant mieux...ou tant pis, chacun sa vision... Je regrette quand même que, lors des campagnes de "nettoyage" il ne puisse être fait un tri entre les modèles de très grande diffusion (des épaves de RENAULT Dauphine ou de SIMCA P60, il y en aura toujours) et des pièces exceptionnelles, comme la RENAULT Viva Grand Sport ou la Delage D6 présentées sur ce blog, découvertes, à mes yeux, tout aussi "fascinantes" que les bateaux...
Vous allez me répondre :"qu'est ce que tu attends pour les récupérer, les restaurer ou revendre les pièces à des collectionneurs ?"
Oseriez-vous piller un sous-marin de la guerre de 14 ou un vaisseau de la marine royale ? Et vendre votre butin sur le net ?
Si ces véhicules sont là où ils sont, c'est que tel était leur destin et ils ont, eux aussi, une histoire que je m'attache à remonter et à comprendre...
Et s'ils devaient un jour disparaitre pour cause de pollution visuelle, je formule le souhait qu'ils soient immergés et deviennent à leur tour des épaves sous-marines, couvées et protégées comme ils le méritent.
Après tout, pour paraphraser Renaud : Si la mer est dégueulasse, c'est parce que les poissons baisent dedans et basta !