LES PIEDS DANS L'EAU
Intéressons-nous à quelques véhicules qui reposent en milieu humide.
Cette première série présente 3 voitures qui gisaient initialement au fond d'un ravin et qui ont été charriées par les crûes successives.
Elles ont ainsi parcouru quelques dizaines de mètres pour s'arrêter sur la berge, sans doute bloquées par les rochers et les troncs d'arbres, ce qui explique leur position acrobatique.
Il m'est quand même aisé de reconnaitre une PANHARD Dyna Z, une SIMCA Aronde A90 et une CITROEN Rosalie.
Ce sont les voitures les plus complètes mais d'autres fragments épars indiquent qu'au moins une PEUGEOT 203 et une CITROEN DS les accompagnaient dans leur séance de canyoning involontaire...
Quand sont-elles arrivées là ? Mystère... Pas récemment, au vu de la taille de l'arbre qui a poussé dans la Rosalie.....
Partons à leur découverte
L'Aronde est une A90 1956/58, en version Elysée. Je devrai la contourner par l'avant pour me glisser vers la Panhard...
...en espérant qu'elles se tiennent tranquilles...
Un coup d'oeil à l'intérieur me permet de constater qu'il n'en reste pas grand chose....C'était prévisible....
Progressant avec prudence sur ce terrain glissant, je parviens à hauteur de la Panhard. Je prends soin de refermer le couvercle de la malle arrière.
L'heure passe et j'en oublierais presque la troisième habitante des lieux, là-haut, sur son rocher...
...Je prends donc congé de ces 2 50's....
...pour effectuer un bond de 20 ans dans le passé, avec cette Rosalie NH, standard des années 30...
Près de cette pauvre "citron" gisent des morceaux de PEUGEOT 203...
Avant de quitter les lieux, je me recueille un instant devant (ou plutôt au dessus) de la DS....
...et je rends ces vestiges à leur humide environnement
Le deuxième site est un ravin coincé entre une route de montagne et un torrent impétueux... Les voitures ont plongé depuis la route mais certaines mieux que d'autres...
Revue de détails.
On y trouve tout d'abord un 403 plateau, resté à mi-pente, face à la route, dans le style "j'veux pas y aller..."
Une deuche qui se planque "Faites comme si je n'étais pas là"
Une R5 Campus qui se la joue, en faisant un magnifique piqué...mais qui était un peu court....
une Lada qui se sèche dans les herbes après le bain..
une 403 berline, qui descend à son rythme, tranquille...
Il y a aussi celles, trop pressées, qui ont sauté directement, mais sont tombées à côté et se sont fracassées...
Celle qui s'accroche comme une moule à son rocher (pourtant , la mer est à 60 kilomètres)
Enfin, celle, la plus ancienne donc la plus sage, qui profite de la situation, le ventre en l'air..
Commençons donc par ce pick-up 403. Lesté par un rocher, il aurait dû descendre facilement, mais il résiste...
La Deuche qui se cache est un modèle assez ancien...
La LADA est un modèle 2103
Vue de profil, la 403 apparait la plus complète, pour le moment...
M'éloignant de cette 403....
J'atteins le fond du ravin, au bord du torrent.
Les premières tôles qui se présentent semblent avoir subi la double peine de la chute et de la force de l'eau, au fil des ans....
Je parviens toutefois à identifier avec certitude une 203 A de 1953 et une P60 Châtelaine....
Elles voisinent avec 2 autos bien plus complètes qui trempent, au gré des saisons....
Je reconnais sans peine une RENAULT Juvaquatre fourgonnette et une SIMCA 1100...
Malgré la chute, le volant de la Juvaquatre a bien résisté...
Aux côtés de la SIMCA, j'aperçois ce qui semble être la partie arrière d'une RENAULT 5 Alpine
Après plus de 2 heures passées en leur compagnie, je décide d'entamer la remontée vers la surface. Je croise encore au moins 2 autos, dont une RENAULT 4 appuyée à un arbre puis je laisse dame nature reprendre le contrôle de la situation.
Voici à présent un agrégat de voitures qui barbotent dans une eau stagnante. Je ne me suis pas attardé, d'une part parce que les modèles sont assez récents, donc peu intéressants et peu identifiables pour beaucoup (je ne les ai d'ailleurs pas comptabilisés dans mon recensement), et d'autre part parce que l'endroit est infesté de moustiques.
Reste que ce meeting insolite pose question.... Qu'est ce qui a poussé ces véhicules au suicide collectif ? Dérive sectaire ? Envoutement ? Rite sacrificiel ? A chacun son opinion.....
Retour à un vrai ravin au fond duquel s'écoule un ruisseau de montagne. Elles sont 6 à prétendre s'y baigner mais toutes n'ont pas réussi à atteindre le point d'eau... Beaucoup sont restées plantées dans la descente....
La première à se présenter, une vingtaine de mètres sous la route, est une brave PEUGEOT 204, dans une teinte très en vogue alors... Elle me renvoie à un vague souvenir....Pas impossible que je l'aie vue rouler à l'époque....
Sa voisine immédiate est une pauvre CITROEN Ami 8 taillée en pick-up par quelque artiste local...
Poursuivant la descente vers le ruisseau, j'aperçois une Deuche AZU dormant sur le flanc...
La suivante a tenté de piquer une tête dans le ruisseau mais elle a croisé la route d'un châtaigner qui a freiné ses ardeurs... En m'approchant, je découvre avec étonnement que cette RENAULT Dauphine porte un numéro délivré en 1962 dans le département.....de Meurthe-et-Moselle ! Elle en a fait, du chemin, pour finir ici !
Sur la première photo, vous distinguerez une autre épave, si vous observez attentivement....
Sa compagne d'infortune, aperçue sur la première photo, est une pauvre CITROEN GS. Elle s'est arrêtée juste au bord du ruisseau. Honneur à elle, il s'agit de la 800ème CITROEN publiée sur ces pages !
Sur la dernière photo, en haut à droite, on aperçoit l'ultime habitante des lieux, carrément dans l'eau...
En m'accrochant pour ne pas glisser sur les pierres du ruisseau, je parviens jusqu'à elle. Pas de doute, c'est une brave PEUGEOT 404 ! Elle porte encore son 935 AK 20, numéro délivré au mois de juin 1961 et porte les stigmates d'une double peine : une chute en tonneaux d'une cinquantaine de mètres et un séjour de quelques déceniies la tête dans l'eau.... Gageons qu'à ce rythme, il n'en restera bientôt plus rien....
Une seule habitante sur le site suivant mais le décor valait le déplacement. Cette RENAULT 5 est remplie de sable, elle doit tremper dans l'eau, lors des crues hivernales....