A.O.P.. RAVINS DE CORSE
Spécialité insulaire, le jet de voitures dans les ravins a connu son apogée dans les années 60 et 70. Aujourd'hui, les campagnes de nettoyage tendent à éliminer ces endroits.
Si certains ne sont que d'infâmes dépotoirs qui doivent être éradiqués, d'autres sites isolés, blottis au fond d'une combe escarpée, sont hors de portée des nettoyeurs et perdureront. Et c'est heureux car, si les voitures populaires constituent le gros du cheptel, il arrive encore, en cherchant loin et longtemps, de tomber sur de véritables raretés.
La visite de ces sites exige du chasseur de la prudence, de la ténacité et de la persévérance mais la récompense est souvent au bout de l'effort.
Je vous invite donc à descendre avec moi visiter quelques-uns de ces ravins, pour une revue d'effectifs de 40 ans de production automobile, entre les années 30 et les années 70.
Accrochez-vous.......
Commençons par un site aride, en contrebas d'une petite route de l'intérieur, dominant la vallée. Il abrite une majorité de véhicules des années 60 et 70.
Un peu en retrait du reste du groupe, juste sous la chaussée, cette RENAULT Caravelle monte la garde...
Grimpant sur un rocher, je repère alors le reste du troupeau, qui, tel les chèvres sauvages, crapahute dans le maquis... M'apparaissent tout d'abord 2 PEUGEOT 204 break et 1 SIMCA 1100...
Progressant prudemment sur ce terrain instable, je parviens à atteindre ces 2 RENAULT 4, dont l'une a, incontestablement, mieux vieilli que l'autre...
Contournant ce duo, je tombe sur une pauvre PEUGEOT 104, bien rare aujourd'hui, dans cette version "S"...
Elle dort sous l'oeil bienveillant de cette RENAULT 16...
....et de cette RENAULT 4 bien mal en point
Continuant à slalomer entre les rochers, je suis soudain stoppé par un à-pic de 6 mètres. Cette fois, je devrai rebrousser chemin... Machinalement, je jette un oeil en contrebas...
Dans ce méli-mélo, je parviens quand même à identifier une peu courante OPEL Kadett A...
...et une RENAULT 4 dominée par un véhicule imposant mais difficilement identifiable
Prudemment, je décide de remonter, pour mieux redescendre explorer le reste du cheptel....
Je tombe ainsi sur le troisième break 204 du troupeau...
..... au sujet duquel il faut bien reconnaître qu'il a "pris cher", comme on dit familièrement !
Un peu plus loin, un peu plus bas, j'ai du mal à identifier sa voisine. Je décide de m'approcher, malgré les risques du chute... mais je ne puis rester dans l'inconnu...
Au prix de mille précautions, j'arrive suffisamment près pour voir qu'il s'agit d'une RENAULT 16...
J'en ai bavé mais je suis recompensé, car je découvre qu'elle n'est pas seule !
Je reprends ma progression dans les épineux pour atteindre cette nouvelle trouvaille...
Il s'agir d"une CITROEN GS Club berline, qui a, elle aussi, effectué un graud saut...
Elle se prélasse au soleil en compagnie de son frère, un break GSpécial venu du Val-de-Marne, qui a lui aussi souffert lors de la chute. Tous deux reposent à l'aplomb de la route, au pied de la falaise et sont les derniers habitants de ce premier ravin...
Fin de l'exploration de ce ravin...
Cap sur un endroit lui aussi bordé par une route départementale. Les travaux d'élargissement de la chaussée ont conduit à l'ensevelissement de quelques voitures mais d'autres sont encore accessibles. Pendant combien de temps pourront-elles encore profiter du panorama ? Mystère...
Le premier engin à apparaître, au cours de la descente, est ce CITROEN U23
Il m'ouvre la porte, comme pour m'inviter à grimper à son bord. Poliment, j'accepte...
Je ne sais depuis combien de temps il est là, mais l'arbre semble être arrivé après lui !!!!
Il a pour voisin immédiat un pauvre break OPEL Kadett B, qui git les pattes en l'air, dans la position de la mouche crevée......
... elle-même dominée par une PEUGEOT 403 qui fait l'autruche....
...sous le regard distant de cette CITROEN AMI 6 berline qui a dû, elle aussi, connaitre des jours meilleurs....
Alors que je compatis au destin funeste de cette pauvre AMI 6, je remarque une porte entr'ouverte dans le lointain....
Je décide de m'approcher...
...pour découvrir, étonné, une PEUGEOT 203 familiale menant la course devant une berline !
Aux côtés de ces deux lionnes, une RENAULT 5 Alpine Turbo de 1982...
Me voici parvenu au fond de ce ravin... Prudemment, j'attaque la remontée vers la surface...
A mi-chemin, mon regard est attiré vers cette pauvre 2CV CITROEN génération 1960/64, qui semble avoir reculé trop imprudemment...
Voilà, le temps passe et il est désormais près de 18h00, en ce 11 mars 2011. Le jour décline lentement sur ce ravin. Bientôt, l'obscurité sera totale, et, bercées par le fracas des vagues sur les rochers à l'horizon, ces épaves s'endormiront une nouvelle fois à la belle étoile... Oubliées de tous mais libres.
Sans bruit, je remonte sur la route toute proche, j'enfourche mon fidèle destrier et je pars sans attendre à la rechercher d'autres témoins de ce passé mécanique sur l'ile de beauté....
Découvrons à présent un ravin de montagne, coincé entre une petite route et un torrent impétueux...
La première voiture à se présenter à moi est cette RENAULT 4 renversée. Je l'observe brièvement puis me glisse derrière.
M'apparaît alors un cul de PEUGEOT 203.... Tiens, la plaque d'immatriculation est encore présente...
Je date ce "689 V 20" de 1957.
N'arrivant plus à avancer dans à travers les épineux, je remonte contourner la 4L pour parvenir à l'avant de la 203...
C'est alors que je m'aperçois qu'une deuxième 203 est couchée sur le flanc, appuyée à la première !
Progressant avec difficulté, j'arrive néanmoins à m'approcher de l'habitacle de la voiture...
....et à glisser un oeil à l'intérieur...
Après une courte pause sur la banquette arrière, je reprends ma progression vers le fond du ravin, à travers les chênes et les arbousiers sauvages....
Le maquis devient de plus en plus dense, et c'est à peine si un rayon de soleil parvient de temps à autres à percer cette obscurité....
Soudain, une forme se profile devant moi....
Une CITROEN 11 B de 1953 ! Elle a dû connaître des jours meilleurs....
Tiens, la porte est ouverte... Glissons un oeil à l'intérieur....
Aaaah ! Ce "109 H 20" !
Laissant cette Traction se reposer dans son linceul de bois, je continue ma descente au fond du ravin. La densité du maquis m'oblige cette fois à utiliser le flash car quelque chose se cache derrière ces branchages...
Tiens ! Une SIMCA P60 !
.... en mode sport !!!!!
Difficile d'approcher davantage cette pauvre SIMCA... Je décide donc de poursuivre l'expédition ... La luminosité s'accroit légèrement, ce qui laisse à pense que je suis presque au bout de mes peines. Au prix de sévères contorsions et d'une coupe claire dans les branchages, je me glisse derrière elle, et, c'est alors que je tombe nez-à-nez avec une RENAULT 8...Je ne sais lequel de nous 2 est le plus surpris ....
Une GSA de 1980 se repose sans vergogne adossée à cette pauvre R8
Je suis à présent sorti de cette jungle. Déjà me parvient le chant mélodieux du torrent qui dévale vers la plaine. Soulagé, je retrouve le chemin d'accès à la route et c'est alors que je tombe sur la dernière habitante de cet endroit...
RENAULT Dauphine
Une dernière photo et je laisse ces vestiges reposer dans leur écrin de verdure
Descendons à présent visiter un ravin positionné entre une route nationale et un petit ruisseau. Pas énormément de voitures mais quand même des trucs assez sympas et pas trop courants !
Comme d'habitude, il y a un gardien des lieux, positionné un peu à l'écart des autres.
Pas facile à identifier, il me semble bien cependant reconnaître une CITROEN... Plus précisemment une une Traction... les bras inférieurs doubles laissent à penser qu'il s'agit d'une 15/6.
Elle domine le reste de la troupe, à commencer par cet arrière de....CITROEN C4 !
Cette pauvre C4, ou ce qu'il en reste, a sollicité une jeunette pour lui servir d'appui, en l'occurrence une FIAT 126 de 1973
Laissant ce duo à son triste sort, je continue ma descente vers les abysses...
M'apparait alors une pauvre SIMCA 1500 toute retournée....
Je parviens quand même à photographier son intérieur à l'endroit. Elle est complète et a certainement été jetée en état de marche. Son immatriculation date de 1976 mais la voiture est bien sûr plus ancienne d'une grosse dizaine d'années.
Depuis, le temps a fait son oeuvre....
Contournant cette pauvre hirondelle, je reprends la descente vers le ruisseau... Une nouvelle SIMCA se profile en contrebas, pointant son regard en ma direction.....
Je m'approche pour constater qu'il s'agit d'une SIMCA 1000 première série. Malheureusement, elle a été décapitée et ressemble à présent à une voiture de plage....
La laissant à ses rêves fleuris, je me dirige à présent vers la dernière habitante de ce ravin....
Une Italienne de la "grande époque" question corrosion qui repose sous un arbre, près du cours d'eau... Au rythme où elle se décompose, il n'en restera bientôt plus rien....
Il s'agit d'une AUTOBIANCHI Primula, un modèle bien rare aujourd'hui... Celle-ci porte une immatriculation délivrée le 3 janvier 1968...
L'atmosphère humide de ce sous-bois a eu raison de sa structure.. La partie supérieure de la carrosserie s'est carrément effondrée sur elle-même....
La quiétude de l'endroit, le ruissellement de l'eau, l'ombre raffraichissante des arbres, tout contribue à faire de cet endroit un lieu de repos idéal pour ces besogneuses retraitées. Après un moment de silence partagé avec elles, je les rends à leur contexte végétal dans lequel elles se sont parfaitement intégrées.
Direction à présent un ravin dans la montagne. L'endroit est un éboulis de pierres sur lequel la prudence est de rigueur...
Depuis la route, je n'aperçois qu' un arrière de PEUGEOT 204... Hum, me dis-je... Je ne vais pas descendre pour si peu...Après une brève hésitation, j'enjambe la barrière de sécurité. Bien m'en a pris car l'endroit recèle 2-3 "bricoles" intéressantes....
PEUGEOT 204
Presque une compression de César, cette 204.....
Jetant un coup d'oeil par dessus, je m'aperçois qu'elle est appuyée sur une masse assez diforme...
Je la contourne pour m'apercevoir qu'il s'agit d'une RENAULT Dauphine à moitié carbonisée. Les feux arrières ronds, peut-être d'origine SIMCA, me ramènent à l'époque où ces Dauphine étaient transformées, améliorées, coursifiées....
Tout à coup, surgissant d'entre les rochers, à moitié enseveli sous la Dauphine, s'offre à mon regard étonné un arrière de NSU 1200 TT !!!
La face avant semble sous la 204... J'essaierai de la trouver lors de la remontée...
Reprenant ma descente, en progressant prudemment sur ce terrain mouvant, je m'arrête un moment sur cette pauvre AUSTIN Mini 1275 GT... Encore une petite sportive très à la mode dans les 70's....
Me voici parvenu au fond de ce ravin, dans un passage complètement à l'ombre, et qui ne voit d'ailleurs jamais le soleil... Les pierres instables sont recouvertes de mousse, ce qui offre une possibilité supplémentaire de se casser les os......
La dernière épave semble être une RENAULT 8 mais j'ai longtemps hésité avec une SIMCA 1000...
Jetant un coup d'oeil aux alentours, je devine quelques morceaux de tôle dans un roncier, puis, non loin, une RENAULT Supercinq coupée en 2.
Je décide alors de remonter vers la route, et de m'arrêter détailler la NSU....
Empruntant un chemin parallèle mais un peu plus stable, je parviens à hauteur de la partie avant de la voiture, coincée par la 204.
Tiens, à gauche, une calandre de RENAULT 16....
A proximité, à même le sol, apparaissent diverses pièces mécaniques qui laissent à penser que d'autres véhicules ont été ensevelis sous ces voitures.
Laissant ces pauvres filles à leur sommeil, je remonte vers la surface rassuré quant à leur avenir : à mon avis, elles ne sont pas prêtes d'être délogées !
Restons dans la montagne, avec un ravin coincé entre le départ d'un chemin de randonnée et un torrent vigoureux. Ce ravin descend progressivement, sous les arbres, dans une atmosphère humide. En bas, il se termine par un à-pic de 15 mètres au bord duquel il convient de ne pas se pencher.... J'attaque l'exploration avec une prudente détermination....
La première épave à apparaitre est une RENAULT 16 immatriculée en 1969, mais je remarque aussitôt qu'elle n'est pas seule.
Elle semble s'accrocher au tronc de l'aulne pour éviter de dégringoler dans l'abîme...
Laissant cette pauvre R16 se cramponner avec l'énergie du désespoir pour éviter la chute....
...je m'approche de sa voisine, une Dauphine à moteur Ventoux.
Après un dernier regard pour ces deux voisines unies dans la déchéance...
...un point jaune "bouton d'or" attire mon attention, en contrebas. Je reprends donc ma descente vers l'inconnu....
Je parviens ainsi à la hauteur d'une intéressante FIAT 128 Coupé, une voiture plutôt rare, de nos jours. Celle-ci à hélas bien souffert....
Me voici à présent sur un replat surplombant le torrent d'une hauteur de 20 mètres environ. Le nez dans le vide, une dernière voiture se présente devant moi. Il en faudrait peu pour qu'elle dégringole dans le fleuve...
Il s'agit d'une SIMCA Aronde Intendante à calandre "moustache", génération 1954/55
Impossible de contourner cette SIMCA car l'avant repose dans le vide... Après une dernière série de photos, j'enfourche cette Motobécane modèle 1971 et je repars à l'aventure, en quête de nouvelles découvertes toujours plus étonnantes...
Le ravin suivant ne m'aura pas occasionné trop d'efforts : il se situe juste en bordure d'une petite route de l'intérieur.... Vu d'en haut, il apparait bien fourni....
Approchons-nous...
La première épave à apparaitre, lors de la descente, est une PEUGEOT 304...
Elle repose appuyée contre un jeune chêne. Une SIMCA 1100 lui tient compagnie, immatriculée dans le Gers fn 1974
En contrebas, couchée sur un lit de ronces, une pauvre RENAULT 4 semble touner le dos au reste du troupeau....
Laissant cette 4 L à son roncier, je remonte vers la 304....
Je découvre ainsi qu'une deuche fourgonnette repose tout contre elle, couchée sur le flanc...
Jetant un regard à l'intérieur, je remarque un oeil qui me dévisage, encastré dans la baie de pare-brise...
Pas besoin d'être un expert pour reconnaitre une aile arrière de CITROEN AMI 8... Contournant la 2CV, je tombe sur la face avant plantée dans le sol....
la partie avant de la voiture est complètement écrasée....
A proximité repose une RENAULT 16 qui semble, elle, plus complète, a priori...
...a priori seulement car, en y regardant de plus près....elle aussi a "pris cher"....
L'examen de la partie arrière de la voiture m'apprend qu'il s'git d'une "1ère série", à feux "amande". Un coup d'oeil à l'avant me dévoilera un numéro d'immatriculation délivré début 1967 dans le département de la côte d'Or....
Une inscription "Michelin truste Lancia" attire mon attention et renvoie aux grandes heures du Tour de Corse, dans les années 80....
Cette RENAULT 16 a de la compagnie, en l'espèce un pauvre CITROEN type H appuyé sur 2 petits chênes
Dans ce méli-mélo de tôles, je distingue une PEUGEOT 203 plantée dans le sol. La tôle bleu ciel est un morceau de SIMCA 1000. Manifestement, d'autres véhicules ont été ensevelis à cet endroit....
...comme cette SIMCA P60, immatriculée dans le 77...Tiens, encore une continentale...
La pauvre est vrillée comme un tire-bouchon....
Elle est surveillée de loin par ces 2 RENAULT 4CV. Je décide de m'approcher.
Encore 2 photos et je quitte ce duo de 4CV..
En remontant vers la route, je distingue une masse noire blottie dans les feuillages. Au prix de quelques acrobaties, je parviens à me glisser derrière les 4CV....
Pas de doute, il s'agit d'une Traction ! Passant par l'arrière, je parviens à m'approcher d'elle....Tiens, c'est une 11 BL
L'intérieur est dévasté.....
...mais, miraculeusement, le couvercle de malle et la roue de secours sont toujours là !
Après quelques instants en sa compagnie, j'opère un demi-tour pour m'approcher de la dernière voiture de ce ravin...
Une RENAULT 4
Ses vitres arrières entr'ouvrables et ses custodes fixes la datent d'après 1963
Fin de l'exploration de ce ravin.
Le ravin suivant, s'il s'est révélé assez pauvre en nombre de véhicules intègres, recèle plusieurs morceaux de "caisses carrées" des années 30.
Parmi les 2 voitures complètes, j'ai noté un "éléphant blanc", une populaire d'une rareté extrême....Suspense...
A proximité de ces reliques, git donc une bête rarissime aujourd'hui, aussi rare que minuscule : une ISETTA, construite par VELAM. Le bicylindre d'origine PUCH de 236 cm³ devait peiner quelque peu dans les côtes des cols Corses ...
Abanndonnant cette microcar à son triste sort, je repnreds l'exploration des lieux. Un châssis de 2CV AZU se présente à moi...
C'est tout ce qu'il reste de cette pauvre "2-pattes"... Heureusement, d'autres fragments de carrosserie m'interpellent à proximité....
Remontant vers mon point de départ, je m'arrête devant la seule autre voiture identifiable de ce ravin, qui domine l'Isetta
Vous aurez reconnu une RENAULT 4CV. Celle-ci est un modèle intéressant car il s'agit d'une "première série" (1947/1950) reconnaissable à son compteur central en forme de fer à cheval.
Cette 4CV est la dernière habitante de ce ravin... Après une ultime série de photos, je remonte vers la surface et je reprends la route, vers d'autres découvertes toujours plus surprenantes....
L'endroit suivant, je l'ai découvert par le plus grand des hasards, m'étant arrêté pour laçer mes chaussures sur ce muret bordant une petite route de l'intérieur.....
En jetant un coup d'oeil à l'aplomb de ce muret m'est alors apparue, sous les branchages, une forme intéressante.... La voyez-vous comme moi ?
Je vous aide....
Aucun doute, il s'agit d'un châssis d'automobile des années 20/30.... Mais comment descendre ????? 10 mètres plus haut, le long de la route, cherchant un passage, je me rends compte qu'il y a du monde, là-dessous.... Ho ho... Il n'y a plus à hésiter, j'y vais !
Parvenu au fond du trou, je m'aperçois tout de suite que ça se bouscule.........
Au premier plan, une épave retournée laisse entrevoir son imposant châssis en X, caractéristique des voitures Américaines mais, à ce stade, l'identification s'avère compliquée...
Une chose est sûre : les chromes, c'était du costaud !
En me glissant sur son côté le plus accessible, je me rends compte qu'il s'agit d'un coupé 2-doors....De plus en plus intéréssant......
Me voici devant cette étonnante voiture, qui ressemble à une grosse mouche écrasée...
....mais aussi à une Matford. Toutefois, je trouverai la réponse en examinant le moyeu du volant, où sont inscrites les lettres "MERCURY".
Plus de doutes, il s'agit d'un coupé 2-doors 1939, année de création de cette marque de la gamme intermédiaire du groupe FORD !
A ses côtés, et guère plus en forme, git une pauvre PEUGEOT 403
Cette 403 est une version intéressante, équipée d'un coupleur Jaeger, embrayage automatique à base d'électro-aimant et de poudre métallique.
Un contacteur sur le pommeau du levier de vitesse permettait de désaccoupler la boîte lors des changements de rapport (coupure de l'alimentation, débrayage total, pas de pédale d'embrayage)
Franchissant l'obstacle avec agilité, je me retrouve devant une fusée sur sa rampe de lancement....
La forme très particulière des feux arrières ne laisse guère de place au doute...
...Il s'agit d'une OPEL Rekord P2 (1960/1963)
Durant ses années de maquis, elle a reçu une visite....
...en l'occurrence celle d'une PEUGEOT 403 familiale, venue voir ce qui se passe...
J'espère que vous n'attendez pas le chauffagiste, il aura du retard....
Une dernière photo.....
...et je remonte à l'aplomb de la route, visiter le chassis aperçu depuis le muret
Il s'avère, après examen, que ce chassis décharné fut un jour une CITROEN C4 F de 1931, peut-être une berline 6 glaces, à en juger par la largeur de la porte avant....
J'ai même découvert à qui elle appartenait, grâce à une plaque fixée sur le côté droit de la planche de bord... Un certain F.S., "de l"Aviation"... Curieuse destinée pour cette habituée des aéroports tombée aujourd'hui au fond d'un trou dont elle ne sortira pas de sitôt...
Voilà, j'en ai terminé avec cet endroit étonnant (un de plus !)... J'ai questionné les habitants du hameau le plus proche qui n'avaient pas l'air de connaitre l'existence de ces épaves... Inutile donc de leur donner davantage de détails, qu'elles demeurent cachées le plus longtemps possible !
Voici à présent un autre endroit dont l'approche est un peu semblable au précedent. Glissons donc un regard à travers les branchages....
Une Peugeot 403 git, complètement explosée; sur des rochers...La chute a dû être brutale...
En regardant cette pauvre 403, je me dis que l'expression "jeter une voiture" prend ici tout son sens...
Elle git un peu à l'écart de 3 voitures assez peu visibles, et sur lesquelles je ne m'attarderai pas :
Peugeot 403 pick-up
Simca Aronde 1300
et Citroën CX qui dort le ventre à l'air...
Continuant la descente, je retrouve un environnement agréable. Une Volvo 343 et une Renault 4 m'attendent, entremêlées...
A l'étage inférieur, un pick-up somnole, couché sur le flanc... Intrigué, je décide de m'approcher...
Je découvre une Opel Kadett B break coupée en camionnette, usage répandu avant la démocratisation des pick-up Japonais....
Me voici parvenu au fond de ce ravin, le long d'un petit ruisseau...Il y règne une agréable fraicheur, l'endroit est reposant....bien que densément peuplé...
En m'apprichant, je découvre une Renault 6, écrasant les restes d'une 2CV AK400...
Derrière la Renault 6, une Mercédès W115 semble avoir été brutalement stoppée dans sa chute...
"Mercédès, c'est du costaud"....jusqu'à un certain point....
Une moins ancienne Datsun Bluebird est venue s'immiscer au milieu de ces anciennes. Je ne m'attarderai pas à la détailler.....
...le buisson de droite semblant plus intéressant.....
En effet, une Renault 4 apparait, perchée sur une moitié de Renault 5...
Le petit jeu consistera à trouver l'autre moitié de cette R5....
Elle n'est pas cachée derrière car en contournant ce duo, c'est une Renault 12 qui apparait....
Les alentours n'offrant plus grand chose d'intéressant, je décide de remonter en surface, par le chemin le plus direct. En passant derrière la R6 m'apparait la partie avant de la R5 verte...
...puis cet utilitaire machouillé que je n'identifie pas...
A quelques mètres sous la route, alors que je touche au but, j'aperçois une 2CV explosée et à moitié brûlée...
La partie avant git à proximité. Son regard éteint semble pourtant m'interpeller, dans un dernier effort, mais je ne peux plus rien pour elle, hélas....
En passe de m'extraire de ce ravin, je tombe sur le châssis de cette Deuche... Se sera-t-elle disloquée dans la chute ou bien aura-t-elle été jetée par petits bouts ? Le mystère demeurera longtemps...
Il parait que l'histoire ne repasse pas les plats... Eh bien les ravins, oui ! Je suis repassé quelques années plus tard visiter le premier ravin présenté sur cette page et j'y ai découvert un couple, que j'avais raté lors de l'expédition de 2010... Ces PEUGEOT 203 plateau et SIMCA P60 Etoile ont toute leur place ici, elle me pardonneront mon étourderie....