MARIAGES TRISTES
Voici quelques véhicules qui ont choisi de passer leur retraite en couple. Sans doute en profitent-ils pour partager les souvenirs de leur vie active, lorsqu'ils parcouraient les routes...
Curieusement, on trouve presque toujours une Citroën dans ces couples... Certes, les représentantes de la marque aux chevrons sont, de loin, les plus nombreuses dans le monde des épaves Corses mais on peut plus poétiquement y voir un témoignage de la fidelité dont elles ont toujours fait preuve, aujourd'hui envers leurs compagnes d'infortune comme hier envers leurs propriétaires...
Commençons avec une CITROEN DS 23 Carbu et une HOTCHKISS AM2 Torpédo : 2 voitures bourgeoises qui s'adressaient sensiblement à la même clientèle, à 50 ans de distance....
Le couple suivant vit sa relation en plein air, le long d'une petite route de l'intérieur de l'ïle. Quel étonnement et quel bonheur pour moi de trouver encore des autos des années 30 le long de la route !
Une CITROEN C4F torpédo commercial, qui tient compagnie à une RENAULT Dauphine. La cadette a moins bien vieilli que son aînée...
En hiver....
En été...
Le réservoir est à sec... Nous n'irons pas loin......
Moteur fleuri sur ce C4....
Difficile de quitter cette scène étonnante... Il me faut cependant songer à rentrer mais je repars avec des questions sans réponses concernant la présence de ce C4 à cet endroit... Le jour du grand nettoyage, j'espère qu'un coeur pur lui fera une place à l'abri....
Le couple suivant, je l'ai découvert par hasard..
En fait, je suis parti sur les traces d'une Peugeot 202, en discutant autour d'un café avec un ancien.
Il me raconte l'histoire de cette 202, tombée en panne sur le bord de la route dans les années 60 et demeurée là pendant plus de 6 mois.
Un beau jour, elle fut balancée dans le ravin de l'autre côté de la route.
Lui-même était descendu la voir il y a une trentaine d'années, dans l'espoir de récupérer quelques pièces.
- y'a pas de raisons qu'elle n'y soit plus" me dit-il...
Sans plus attendre, je le charge dans mon déplaçoir et nous nous rendons sur place, le long de la route nationale qui file sur Ajaccio, et que j'emprunte environ 250 fois par an...
Nous arrivons à l'aplomb de l'endroit en question. La route a bien sûr été élargie et un mur de soutènement a été érigé à cet endroit... Aïe...
- il faut que tu descendes plus bas, elle doit être à 40 mètres environ...
Bon, on y va....
20 minutes plus tard, je suis de retour en surface, avec une impression mitigée : la 202 est là mais elle est à l'envers...
Heureusement, 2 points positifs viennent tempérer cette relative déception et rendent cette découverte malgré tout très intéressante : c'est une version de 202 peu courante, et elle n'est
.
Un examen approfondi de cette 202 révèle qu'il s'agit d'une version découvrable 4 portes !
Victime de "la double peine", entre les séquelles d'une chute impressionnante et les outrages du temps, elle est désormais dans un bien triste état....
Sa conjointe repose à proximité, sur la gauche....
M'en approcher est un jeu d'enfant. Reste alors à l'identifier.....Il va falloir creuser...la question !
Toutefois, quelques détails spécifiques me permettent d'affirmer que je suis en présence d'une CITROEN C4 torpédo familial.. Pratiquement la même que celle du dessus, avec une porte en plus...mais un peu moins en forme...
Quelques jours plus tard, sur une petite route quasi-déserte, une épave dans un champ retient mon attention. Stationnant un peu plus loin, je remonte vers elle et, en jetant un coup d'oeil machinal dans le ravin, m'apparaissent 2 autos en équilibre précaire. Ni une ni deux, je décide de leur rendre visite.....
Si la première ne me pose aucun problème d'identification, la voiture noire m'interpelle....Il va donc falloir s'en approcher (de toutes façons, j'en avais bien l'intention...)
Arrêtons-nous tout d'abord sur cette Deuche fourgonnette. Il s'agit d'une AK 350, dont l'immatriculation de 1965 semble d'origine.
Elle repose au bord d'un a-pic de 5 mètres mlinterdisant tout contournement par l'arrière...
Les pare-soleil rabattus la préservent de l'insolation...
Elle peut remercier ce petit chêne qui l'a empêchée de dégringoler dans l'abîme...
Le mur de soutènement de la route donne une idée de l'ampleur du plongeon de la voiture
Après une dernière photo, je me dirige vers sa voisine, avec prudence mais curiosité car, à cet instant, je ne sais pas ce que c'est....
Pour pouvoir accéder à l'avant de la voiture, je suis passé....par dessous ! En priant toutefois pour qu'elle se tienne tranquille
Le sens d'ouverture des portes m'a facilité la tâche et m'a donné la clé de l'énigme : je suis en présence d'une SIMCA 8 !
Le compteur indique que cette Simca a parcouru 95031 km avant d'atterir dans ce trou...
Un examen du fond de l'oeil m'indique que, malheureusement, elle est bien morte....
Après une dernière prise...
...je laisse ces 2 copines reposer en paix loin du tumulte de la civilisation...
Rendons à présent visite à une Renault 16 qui papote avec une Deuche, au grand air. La Deuche a troqué sa capote contre un curieux toit tôlé qui semble être de fabrication artisanale....
Pas de Citroën ici mais un couple de Parisiens venu passer sa mort en vacances, comme disait Brassens... Peugeot 204 coupé et VW Variant
Le Variant a gardé sa plaque "RS 75", datée de 1965...
Le coupé 204 est, quant à lui, daté de 1968...
Découvrons à présent un duo qui repose dans un ravin, à l'entrée d'un village.
De la route, seule la SIMCA est visible. J'ai longtemps hésité avant de descendre,"pour une simple SIMCA", le terrain étant particulièrement pentu.
C'est en arrivant à sa hauteur que j'ai découvert la deuxième voiture.
Si j'avais pu me douter de sa présence, je serais descendu bien avant, et en courant....
Ce break entièrement vitré, de la génération 1956/58, répondait au doux prénom de "Châtelaine"
Or donc, après une dernière photo, alors que je m’apprête à remonter en surface....
...jetant un oeil distrait aux alentours, comme pour mieux m’imprégner de l'ambiance ce décor sylvestre, je remarque une forme torturée gisant à quelques mètres.... Dans sa robe couleur terre, elle se confond presque avec la nature environnante...
L’étirement qu'elle s'impose afin de capter les rares rayons de soleil qui parviennent jusqu'à elle à travers les arbres, la forcent à adopter une position probablement inconfortable... Attention au tour de rein.....
De nombreux détails déjà observés ailleurs me mettent sur la piste d'une Citroën. La plaque-constructeur, encore présente, me révèlera qu'il s'agit d'une rare C6G semblable à celle-ci
Sorties en octobre 1931, les C6G n'ont vécu qu'à peine plus d'une année avant d'être remplacées par les 15 cv "Rosalie'
Toujours plus loin, au fin fond d'une vallée encaissée, un récent nettoyage d'automne a fait réapparaitre un couple chevronné, qui reposait en bordure de route, à l'insu de tous...Mariage consanguin, par conséquent..........
CITROEN 11 BL et 2CV
Quelques mètres devant la Traction, la deuche git, quant à elle, sur le toit... Je décide de ne pas les déranger plus longtemps. J'espère que l'élagage qui a permis leur découverte ne leur sera pas dommageable et qu'elles se rendormiront bientôt dans leur cocon végétal.
Restons dans la consanguinité avec cette CX 2500 D Pallas et cette GSA "pickupisée" par quelque adepte de la scie à métaux....
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En contrebas d'une petite route grimpant vers le col, une PEUGEOT 202 veille sur les restes d'une peu fréquente SIMCA 6...Sans doute se sont-elles croisées, à l'époque où elles sillonnaient la Corse....
Derrière la 202, la petite SIMCA 6 git sur le dos, porte ouverte.... Le numéro d'immatriculation date de 1962 mais la voiture est plus vieille d'une quinzaine d'années, puisque produite entre 1947 et 1950
Retour dans le maquis avec une RENAULT Dauphine qui voisine avec une CITROEN 11UB, version camionnette de la Rosalie....
Ce 11UB, je le connais depuis 2008. Malheureusement, il s'est bien dégradé depuis ma dernière visite... Sans doute l'a-t-on un peu aidé, hélas....
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SKODA 110 et PEUGEOT 404 qui se sont aimées d'un amour incendiaire....
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En contrebas d'une petite route oubliée dorment une deuche et une Dauphine. Si la première est encore reconnaissable, la deuxième achève de se décomposer. Bientôt, il n'en restera plus rien....
Un nouveau mariage consanguin entre 2 membres de la famille RENAULT, un 1000kg de 1958 et une 6 phase 1....Lors de mon passage, le témoin était présent....
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En plein maquis, une RENAULT Viva Grand Sport berline a reçu la visite d'une Traction venue glisser un oeil à l'intérieur, par curiosité....
Le 6 cylindres latéral est toujours en place, dans la RENAULT, rien ne manque ou presque, des bougies au carburateur.... Je suis prêt à parier que sa rusticité lui permettrait de repartir à moindres frais, malgré toutes ces années passées dehors....
La Traction est une 11 B malle plate à compteur à fond blanc... Sans doute date-t-elle des années 1949/52. Sa position m'a valu quelques acrobaties afin d'immortaliser certains détails
Le capot de la Renault gisait à côté d'elle avant que je le remette en place.
Voici à présent 2 voitures de la même génération, rivales sur les routes dans les années 70, et encore aujourd'hui dans les épreuves historiques ; BMW E21 et OPEL Manta B
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2 populaires emblématiques se prélassent dans un champ bordant la route. Malgré la distance, je reconnais sans peine une deuche et une 4L...
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Autre couple de populaires Françaises, la PEUGEOT 203 U6 et la SIMCA 1100 !
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Mariage franco-italien pour ce FIAT Fiorino et cette Renault Estafette !
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